mercredi 27 mai 2020

"Qu'ils soient un"

A la lumière de l’invitation du Christ dans l’évangile de ce jour : « Qu’ils soient un » (Jn17, 22)

L’unicité dont il s’agit ici, ne s’oppose pas à la communion mais au contraire elle la fonde. Et la communion, la vraie communion qui n’est pas fusion, promeut l’unicité. « Qu’ils soient un » : cette prière de Jésus, en ces temps troublés, nous interpelle avec une nouvelle urgence. La situation que traverse le monde au cœur de la crise sanitaire nous invite plus que jamais à l’unité et à la solidarité.  Pour les chrétiens que nous sommes, cette unité doit nécessairement s’enraciner dans celle voulue par le Christ lui-même. L’invitation à l’unité exprime une nécessité absolue si nous voulons survivre.


La véritable unité n’est pas l’unicité mais la richesse d’un pluralisme soudé par l’amour. Une symphonie, nous enseignent les musiciens, est faite d’une pluralité de notes qui ne valent que dans les rapports qu’elles entretiennent les unes avec les autres. Mais chaque note doit rester elle-même et vouloir que les autres soient elles-mêmes. Notre responsabilité de chrétiens est de découvrir la signification profonde de cette unité et de chercher avec passion à la vivre en plénitude dans nos vies quotidiennes. Cela suppose que nous devons développer et entretenir notre aptitude au pardon. Celui qui est incapable de pardonner est incapable de vivre une communion. Il est impossible de seulement commencer à aimer ses ennemis sans avoir d’abord accepté la nécessité, sans cesse renouvelée, de pardonner à ceux qui nous infligent le mal et l’injustice. Pardonner signifie se réconcilier, se retrouver. Sans cela, personne ne peut aimer, espérer vivre la communion. Le degré de notre aptitude au pardon détermine le degré de notre aptitude à aimer. Cela implique un travail de vérité, de purification de la mémoire, du refus de la peur des autres et des préjugés dévalorisants. Au fond, il s’agit de nous « habiller » mutuellement de la tendresse et de l’amour de Dieu.

 Telle est l’image du Dieu trinitaire qui nous invite à vivre cette communion sur terre. Que l’Esprit Saint, notre meilleur conseiller en ces temps troublés, nous fasse grandir sur ce chemin.

Père Sylvain Dansou, scj
Presbytère d’Asson

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