mardi 31 mars 2020

La joie d’être chrétien face à la double conscience

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Dans l’EVANGILE DE CE JOUR, le Christ dit aux pharisiens qu’ils sont d’en bas et lui d’en haut (Jn 8, 23). Jésus est effectivement d’en haut (cf. Jn 3, 13. 31) parce qu’il n’est pas tiré de la terre ; il vient du ciel (Cf. 1 Co 15, 47-48). Si nous croyons que le Christ est d’en haut, de même les chrétiens, par leur baptême, sont d’en haut, parce qu’ils ne sont plus nés de la chair (d’Adam), mais du Saint Esprit. C’est pourquoi Jésus prie que son Père préserve ses disciples du monde et du mauvais : « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. » Jn 17, 15-17. Les chrétiens ont la double conscience d’être à la fois du monde et ne pas être du monde. Cette manière d’être des chrétiens est à l’image du Christ notre Seigneur : Homme parmi les hommes, pourtant vrai Dieu, né du vrai Dieu ( cf. Symbole de Nicée-Constantinople).

À la fin du 2ème siècle, un auteur anonyme écrivit à Diognète cette lettre : « Les chrétiens ne se distinguent pas des hommes ni par leurs pays, ni par leur langage, ni par les vêtements. Ils n’habitent pas les villes qui leur soient propres, ils ne se servent pas de dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien de singulier […]. Ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s’acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie une terre étrangère. [ …]. Ils sont dans la chair, mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies et leur manière de vivre l’emporte en perfection sur les lois. Ils aiment tous les hommes et tous les persécutent. […] On les tue et par là ils gagnent la vie. Ils sont pauvres et enrichissent un grand nombre. Ils manquent de tout et ils surabondent en toutes choses. On les méprise et dans ce mépris ils trouvent leur gloire. »

Les belles paroles de cet auteur inconnu peuvent nous aider à accroître notre spiritualité et nos trois vertus théologales (la FOI, L’ESPÉRANCE et la CHARITÉ). Notre attachement en Jésus nous rappelle que nous ne sommes que des étrangers sur cette terre. En cette période de confinement, beaucoup vivent dans l’inquiétude et c’est aussi normal, mais n’oublions pas que nous avons une seconde patrie. En respectant les consignes, nous faisons preuve des citoyens qui respectent « les lois établies » et notre manière de les vivre « l’emporte en perfection ». Ces moments ne doivent pas nous décourager ou nous dérober de nos exigences chrétiennes. Notre mère l’Église est notre patrie spirituelle. Elle doit fonctionner et c’est aux chrétiens de la faire fonctionner.

Accompagnons cette méditation avec cette petite histoire qui fait la UNE des réseaux sociaux, l’histoire des quatre bougies :
« Quatre bougies se consument tout doucement et les quatre se mettent à parler :
- La première dit : « Je suis la PAIX ! personne n’arrive à conserver ma lumière. Je crois que je vais m’éteindre. » Sa flamme devint de plus en plus petite et finit par s’éteindre.
- La deuxième dit : « Je suis la CONFIANCE ! Je suis la plus fragile et m’éteins rapidement. » Une petite brise passe et l’éteignit.
- La troisième dit : « Je suis L’AMOUR ! Je n’ai plus de force. Les hommes me mettent de côté et ne comprennent pas mon importance. Ils oublient même d’aimer leurs proches. » Elle aussi s’éteignit.
Un enfant arriva et vit que les trois bougies s’étaient éteintes. « Oh, mais pourquoi ne brûlez-vous plus ? L’enfant devint très triste…
- La quatrième bougie lui répondit : « n’aies pas peur, tant que je brûle, on pourra rallumer les autres bougies. Je suis L’ESPOIR. » Avec des yeux brillants l’enfant prit la bougie de l’espoir et ralluma les autres bougies !

Que la Flamme de l’espoir soit toujours avec nous. Notre cité se trouve dans les cieux, nous devons garder la paix intérieure, la confiance et l’amour en tout temps, dans toutes les circonstances et où que nous soyons, même en confinement.

Abbé Marc MATONDO - Presbytère de Nay

lundi 30 mars 2020

A la lumière de l'Evangile du jour...

Jésus et la femme adultère
Jn 8,1-11

« Le Seigneur condamne donc, mais le péché, non pas l’homme », qu’Il est venu racheter de ses péchés. St Augustin.

« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus ». Cette dernière phrase de l’Evangile de ce jour, en ce début de cette cinquième semaine de Carême nous donne à méditer ce jugement que Jésus est venu donner. Dieu le Père a tout remis entre les mains du Fils, et le voilà qui a pouvoir sur toutes choses et sur tous les Hommes. Lui le Fils de Dieu, qui a dit qu’un iota de la Loi ne serait pas enlevé, est mis  à l’épreuve. Mais lorsque nous mettons à l’épreuve l’Amour ou bien la Miséricorde que peut-il en ressortir d’autre qu’un surcroît d’Amour ou un surcroît de Miséricorde.  « Bienheureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ». Dieu répond toujours par un plus grand acte d’Amour. La Miséricorde se moque du jugement car ici c’est la Miséricorde même qui donne le jugement. Qui sommes-nous pour juger, nous qui sommes pécheurs ? Qui sommes-nous pour condamner, alors que nous même nous avons été sauvés de la condamnation ?

Cet Evangile, sur notre chemin vers Pâques, nous invite à avoir confiance en la miséricorde que le Père manifeste au travers de son Fils. Les pharisiens sont venus auprès de Jésus pour le mettre à l’épreuve, ils sont venus pour condamner prenant appuis sur la Loi. Mais Jésus, comme la Loi, ne sont pas là pour condamner mais pour sauver. N’ayons pas peur de nous tourner vers le cœur aimant de Jésus, il brûle d’amour pour nous et il nous l’a montré en allant jusqu’à la mort sur la Croix. Venons trouver le réconfort tant souhaité, une oreille attentive, un cœur qui nous aime auprès de Jésus. Venons lui demander pardon pour les péchés qui nous ont détourné de Dieu et qu’il a porté pour nous, sur la Croix. Il nous faut déposer dans le cœur de Jésus ce qui nous éloigne de Lui, ce qui nous éloigne des autres, ce qui nous éloigne de nous-même. Jésus est venu pour nous, il est venu pour que nous soyons libres. Ce que Jésus dit  à la foule il le dit à nous aussi : regardons ce qui chez nous, nous éloigne de Dieu avant de le condamner chez les autres. Mais entendons aussi ce que Jésus dit ensuite, et gardons le au plus profond de notre cœur : Jésus n’est pas venu pour nous condamner, mais pour nous délivrer de nos péchés.

Les pharisiens ont amené une femme adultère à Jésus pour le mettre à l’épreuve devant le péché et devant la Loi. Mais lui seul est le Juge et il regarde notre cœur. Prenons donc le temps de ces jours de confinement pour regarder ce qui nous a éloigné de Dieu et ayons à cœur de nous tourner vers Jésus. Et lorsque cela sera possible, sans l’aide des pharisiens pour nous accuser, allons trouver un prêtre, pour entendre de sa bouche ce que Jésus veut nous dire à chacun d’entre nous: « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus ».

Abbé Vianney ARNAULD

dimanche 29 mars 2020

« Je suis la résurrection et la vie » Jn 11,25

La résurrection de Lazare - de Duccio (vers 1310)
Lectures de la messe

En ce 5ème dimanche de Carême, c’est l’Evangile de la résurrection de Lazare qui nous est donné pour continuer notre montée vers la fête de Pâques. Arrivé à Béthanie où Lazare a été mis au tombeau depuis quatre jours, Saint-Jean témoigne que « Jésus se mit à pleurer » (Jn 11,35), bouleversé par la mort de son ami. Jésus sait aussi intérieurement qu’il doit accomplir un signe impressionnant pour faire l’œuvre du Père : c’est là sa mission. Ainsi, qu’en est-il du pouvoir de Jésus au-delà des frontières de notre vie terrestre ? Après avoir dit à Marthe, la sœur du défunt, « Je suis la résurrection et la vie », Jésus a fait enlever la pierre qui ferme le tombeau et s’est écrié d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Lazare qui était mort est revenu à la vie. Voyant ce que Jésus avait accompli, beaucoup ont cru en lui, l’envoyé du Père. Jésus manifeste qu’il est Maître de la vie : par ce signe qu’il accomplit alors que sa passion approche, il annonce sa propre résurrection et aussi la nôtre.

Sur notre route de Carême, ce récit de l’Evangile de Saint-Jean interpelle notre foi : est-ce que moi-aussi je crois vraiment que Jésus est la résurrection et la vie ? En méditant cet Evangile, et pour exprimer notre réponse à donner au Seigneur dans la prière, puissions-nous nous laisser toucher par la foi de Marthe qui, dans le deuil qu’elle vit, répond à Jésus : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde » (Jn 11,27).

En ces jours de la fin du Carême, nous apprenons que, pour notre pays, le confinement va durer au moins jusqu’au 15 avril. Pour la Semaine Sainte qui commence dimanche prochain avec le Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, il ne sera toujours pas possible de se rassembler dans les églises. Dès qu’elles seront connues, les consignes diocésaines pour la Semaine Sainte seront communiquées sur ce site, ainsi que de nouveaux conseils pour pouvoir suivre les célébrations grâce à la télé, à la radio, ou par internet. Aussi longtemps que durera le confinement, l’animation quotidienne de ce site internet sera assurée par l’équipe des prêtres et diacres des paroisses en Pays de Nay. Suivez-nous fidèlement au jour le jour ! Faîtes aussi connaître l’existence de ce nouveau site autour de vous. Merci à tous ceux qui ont à cœur de relayer ses informations auprès de ceux qui n’ont de connexion à internet. Nous recevons aussi des messages encourageants qui témoignent que ce site est apprécié : ils sont publiés avec ce message du jour. Restons aussi attentifs à nous accompagner les uns les autres par la pensée, par un appel téléphonique, et aussi par la prière. Comme en ‘temps normal’, les prêtres et diacres des paroisses restent aussi à disposition pour toute demande : les numéros de téléphone sont rappelés en marge de ce texte. En ces jours de ‘jeûne eucharistique’, approfondissons aussi notre expérience de la « communion spirituelle » (« communion de désir ») : dans les contraintes de ces jours-ci, c’est assurément dans cette pratique que se prépare le renouveau pascal de notre foi !

Comme chaque année, le 5ème dimanche de Carême est l’occasion de répondre par la prière et le soutien matériel aux sollicitations du CCFD – Terre Solidaire. Si vous n’avez pas reçu ce courrier chez vous, vous trouverez toutes les informations pour faire un don en cliquant sur le lien suivant : Lettre aux donateurs et paroisses

Enfin, comme chaque dimanche, nous vous donnons rendez-vous à 17h00 pour la prière (chacun chez soi) du chapelet des mystères douloureux, en communion de prière pour demander au Seigneur, par l’intercession de Notre-Dame de Piétat, d’être libérés de l’épidémie de Coronavirus.

Au nom de l’équipe des prêtres et diacres, je vous assure de notre prière fidèle pour toutes vos intentions. Que le Seigneur vous bénisse et vous garde !

Abbé Dominique Nalis
Curé des paroisses en Pays de Nay

Petits mots partagés

samedi 28 mars 2020

La bénédiction depuis Rome - 27 mars 2020

Chers amis,

Hier, depuis la basilique St Pierre où bat le cœur de l’Eglise, le pape nous bénit. Il nous a donné la bénédiction de Dieu. Cela veut dire qu’au fond de nos maisons, où battent nos cœurs un peu lourds en ces jours, Dieu nous a rejoints d’une manière spéciale, pour nous dire du bien comme le signale l’étymologie latine du mot bene-dicere. Et quand Dieu dit, Il fait ! Donc Il nous a fait du bien, Il a laissé jaillir de son cœur les flots de son amour, pour que notre cœur batte à l’unisson du sien.

Merci Saint-Père, pour ce geste de foi et d’espérance, qui nous rappelle (au-delà de l’image impressionnante, quasi apocalyptique), que Dieu est parmi nous et nous porte. Merci aussi Saint-Père, de nous appeler à un examen de conscience personnel et collectif.
Je vous laisse avec quelques extraits de l’homélie du pape, en espérant que cette épreuve sera l’aurore d’un renouveau spirituel de notre monde fou : « si le grain tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (cf. Jn 12,24). Tout en sachant que ce renouveau commence par celui de mon cœur, et du tien, et du nôtre…

« À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos “ego” toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune (bénie), à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères. […]

Dans notre monde, que tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous t’implorons : “Réveille-toi Seigneur !”. […]

Le Seigneur nous interpelle et, au milieu de notre tempête, il nous invite à réveiller puis à activer la solidarité et l’espérance, capables de donner stabilité, soutien et sens en ces heures où tout semble faire naufrage. Le Seigneur se réveille pour réveiller et raviver notre foi pascale. Nous avons une ancre : par sa croix, nous avons été sauvés. Nous avons un gouvernail : par sa croix, nous avons été rachetés. Nous avons une espérance : par sa croix, nous avons été rénovés et embrassés afin que rien ni personne ne nous sépare de son amour rédempteur. Dans l’isolement où nous souffrons du manque d’affections et de rencontres, en faisant l’expérience du manque de beaucoup de choses, écoutons une fois encore l’annonce qui nous sauve : il est ressuscité et vit à nos côtés. »


La vidéo de la bénédiction - vendredi 27 mars 2020 

Abbé Louis-Léopold FRÉCON

Lien vers l'article en pdf

vendredi 27 mars 2020

Chemin de croix de Sr Josepha MENENDEZ

Chemin de croix de Sr Josepha MENENDEZ
(Société du Sacré-Cœur de Jésus / 1890-1923)
Méditations extraites de « Un Appel à l'Amour - Message du Sacré-Cœur »

(après chaque station, priez un Notre Père et invoquez : Mon Jésus, miséricorde ! Doux Cœur de Marie, soyez mon salut !)


1ère Station : Jésus est condamné à mort

« Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29)
Écoutez prononcer ma sentence de mort. Voyez avec quel silence et quelle patience mon Cœur la reçoit. Vous qui voulez imiter ma conduite, apprenez à garder le silence et la sérénité devant ce qui vous mortifie et vous contrarie.
Prions
O Jésus mon Époux, qui, par amour pour moi, avez voulu vous livrer à la mort, faites que j’apprenne à mourir à moi-même par amour pour Vous.
Notre Père... / Mon Jésus, miséricorde ! Doux Cœur de Marie, soyez mon salut !

jeudi 26 mars 2020

« Que tout se passe... »

Dessin d'écolier pour soutenir le personnel soignant
« Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole. » (Évangile de l’Annonciation - Luc 1,38)

« Oui, je suis venu au nom de mon Père… J’accomplis les Œuvres que le Père m’a donné... Le Père qui m’a envoyé m’a rendu témoignage » (Évangile de ce jour - Jean 5,31-47)

Au lendemain de la fête de l’annonce faite à Marie qu’elle serait la mère du Sauveur et dans l’évangile de ce jour, où Jésus nous redit que Dieu, son Père, témoigne qu’il est son envoyé et qu’il vient accomplir son œuvre du salut, comment les paroles de Jésus et de Marie peuvent nous rejoindre, nous qui vivons dans nos maisons un temps de confinement dont nul ne sait ni quand, ni comment il prendra fin ?

« Que tout se passe… »

Alors que nous approchons de la fin du carême, ce temps où nous nous préparons à fêter la victoire du Christ ressuscité, ce temps de « solitude forcée », comment le vivons-nous ? La situation propre à chacun, nous qui sommes baptisés et quel que soit notre âge, mais aussi tout homme croyant ou pas, nous place au cœur d’une épreuve sanitaire mondiale. Dans cette lutte menée par les soignants et les soignés, les confinés et les personnes présentes dans leur lieu de vie et de travail, nous avons découvert une valeur humaine qui dépasse les frontières et qui nous rend proches de tous, frères et sœurs en humanité : la solidarité.

Exprimée de multiples façons, comme les manifestations quotidiennes aux balcons et aux fenêtres de nos maisons, comme aussi par le silence rompu du carillon des cloches de toutes les églises de France, comme aussi par le secours de tous les nombreux moyens de communication qui permettent de nous rendre plus proches les uns des autres, de nous entraider, de nous soutenir, de nous réconforter. C’est là que se révèle le plus secret du cœur de l’homme : la volonté de faire son possible pour que, chacun à sa place, - avec une reconnaissance sans faille envers tous ceux et celles qui consacrent leur vie au service des autres -, nous fassions reculer et disparaître ce mal, sans oublier, pour nous chrétiens, l’arme de la prière et du chapelet.

Je me permets de vous communiquer le témoignage d’une infirmière en Suisse, originaire d’Arudy Manon A., qui ne peut pas ne pas nous interpeller : « Nous nous mettons en danger au quotidien. Nous avons fait ce métier pour aider les autres, pas pour être victimes de votre inconscience. Au nom de tous les infirmiers, aides-soignants, professionnels de santé, mais aussi policiers, caissiers, commerçants de première nécessité : Restez chez vous !... Ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Le personnel soignant va travailler non-stop. Et plus les gens sortent de chez eux et plus, nous, nous allons nous épuiser. »

Bon courage à tous et union de prière.

Abbé André Cazenave
Presbytère de Bordes

mercredi 25 mars 2020

« Rien n’est impossible à Dieu » : l’Annonciation 2020 sous le signe de l’espérance

L'Annonciation, mosaïque de la Basilique du Rosaire, Lourdes 
Nous vivons en ce moment une période cruciale, où le mystère pascal de souffrance, mort et résurrection prend tout son sens avec la pandémie du coronavirus. C’est dans ce moment que nous célébrons le mystère de l’Annonciation.  La fête de l'Annonciation de la Vierge commémore le jour où l'ange Gabriel, messager de Dieu, se présenta à Marie pour lui annoncer qu'elle donnerait naissance à un fils nommé Jésus, qui serait un enfant divin. Marie est la femme qui se laisse travailler par Dieu et prendre sous son ombre, pour accéder à l’éclat d’une lumière nouvelle à travers les chemins obscurs de la foi. Ne sommes-nous pas aujourd’hui sur ces chemins obscurs de la foi ? C’est que Dieu lui-même est en chemin avec nous. Il n’a pas peur, pour cela de se vider de lui-même, et il nous invite à entrer à notre tour dans ce mouvement de l’amour qui se risque dans la nuit. Nous voulons comprendre ce qui se passe…Que voulons-nous comprendre ? Pourquoi voulons-nous comprendre ? Oui, Dieu apparaît déconcertant.

« Je désire de tout mon être qu’il arrive pour moi selon ta Parole », voici ce qui est à accueillir dans la foi et l’espérance. Au moment où Marie prononce cette phrase : « Voici la servante du Seigneur », l’histoire du monde bascule. L’ange s’éloigne d’elle, laissant place à cet infiniment plus grand que lui... qui est le tout-petit conçu dans son sein. Que veut-nous dire Marie en ce jour de l’Annonciation et en ces moments de désert, de confinement non choisi, bien que nous soyons en temps de Carême ? Veut-elle nous entendre dire « je suis la servante du Seigneur » alors qu’on aimerait diriger notre vie mais que l’imprévu de cette pandémie nous en empêche ? Veut-elle nous rappeler que nous sommes bien des créatures ? La Vierge Marie elle-même, tout en étant, de toutes les créatures, celle qui est la plus proche de Dieu, a marché jour après jour comme dans un pèlerinage de foi, conservant et méditant sans cesse dans son cœur la Parole que Dieu lui adressait, aussi bien à travers les Saintes Ecritures qu’a travers les événements de la vie de son Fils, dans lesquels elle reconnaissait et accueillait la voix mystérieuse du Seigneur.

Tels sont alors le don et l’engagement de chacun de nous : écouter le Christ, comme Marie. L’écouter, à travers sa Parole conservée dans les Saintes Ecritures. Le confinement nous donne un peu plus de temps. L’écouter dans les événements de notre vie, de notre humanité, en cherchant à y lire les messages de la Providence. Enfin, l’écouter dans nos frères et sœurs, en particulier dans les petits et les pauvres, dans lesquels Jésus lui-même demande notre amour concret. Ecouter le Christ et obéir à sa voix : telle est la voix maîtresse, l’unique, qui conduit à la plénitude de la joie et de l’amour.

 Si l’Ecce ancilla, (voici la servante) dit la disponibilité de la Mère, l’Ecce venio, (me voici) dit, celle du Fils. Saint Michel Garicoïts complétait très souvent l'Ecce venio de Jésus par l'Ecce ancilla de sa Mère. Ce n'est pas selon lui, un prolon­gement, c'est plutôt la consonance parfaite de deux âmes, si semblables qu'elles réagissent pareillement aux avances di­vines, avec plus de force dans le Fils, avec une douce modestie dans la Vierge. Depuis l'Incarnation, leurs deux cœurs n'en font qu'un, leurs deux vies s'entrelacent, brûlant du même amour, pratiquant les mêmes vertus, offerts à la même immolation. Il n'est aucun saint dans l'Eglise qui ait jamais songé à les séparer. Nous comprenons à cet effet, l’invitation de notre Père Evêque Mgr Marc AILLET, qui nous engage à renouveler en ce jour l’acte de consécration du diocèse de Bayonne,Lescar et Oloron, au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie. * 

Oui, « Rien n’est impossible à Dieu » : dernière parole de l’ange à Marie. En ce jour de l’Annonciation, prions Marie de nous aider à garder confiance :
« Souvenez-vous, ô Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance, réclamé votre secours, ait été abandonné », disait Saint Bernard.

P. Sylvain Dansou, scj
Communauté Notre-Dame – Lestelle-Bétharram

*  : voir l’annonce en marge, ci-contre

Article paru dans la presse locale ce 25 mars 2020

Un document d’archive des années 80 : l’actrice Madeleine Renaud (1900-1994) était ce jour-là invitée à une émission de télévision. Elle dit le poème « La Vierge à midi » de Paul Claudel (1868-1955), une magnifique louange à La Vierge Marie.



mardi 24 mars 2020

Quelle prise de conscience pour les disciples missionnaires dans la situation du Covid-19 ?

"Vous êtes le sel de la terre, [...]
vous êtes la lumière du monde"
La vie chrétienne ordinaire est synchronisée par des pratiques de nature spirituelle et humaine où chacun à travers des droits et devoirs réalise la plénitude du corps du Christ en ce monde. « Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique. » GS 4, § 1.

Depuis décembre 2019, l’humanité traverse une crise sanitaire sans précédente et l’Église, comme une Mère, reste présente aux côtés de tous ses fils et filles accablés et terrassés par la pandémie du Covid-19. Faut-il penser comme Édith Stein qu’il « fallait qu’une fois les larmes trouvent leur compte. Si le Seigneur avait pleuré sur la mort de Lazare, ne devais-tu pas, Marie, toi aussi, pleurer, après tout ce qui était arrivé ? »

Comme Marie au pied de la Croix, l’Église ne désespère pas. Elle pleure dans la prière et croit que des solutions vont être trouvées. Toute l’Église prie. La prière dite dans le confinement et dans un élan de foi, au nom de Jésus, est écoutée et exaucée par Dieu : « Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée… et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Mt 6, 6)

Au pied de la croix, au Calvaire, Jésus confiait son disciple à sa Mère. Par ce disciple, c’est toute l’Église qu’Il confiait à sa Mère. En ce temps difficile, l’Église, avec l’aide de Marie, confie ses enfants à la Trinité Sainte pour qu’ils découvrent les bienfaits de la solidarité humaine et que la charité apostolique jaillisse comme un printemps nouveau. En même temps, elle s’efforce de scruter « les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. » (GS 4, § 1).

La situation actuelle de la pandémie du Coronavirus bloque et paralyse tous les systèmes sociaux et impose un mode de vie où l’Église comme les autres sociétés sont obligées d’adopter un fonctionnement particulier. Dans cette perspective, chaque chrétien est appelé à adapter sa vie en fonction des situations socio-politiques, économiques et spirituelles du moment afin que la main de Dieu continue de guider son Église.

Cette situation arrive au moment même où l’homme croît maîtriser la nature et dominer l’univers. Devant le refus de la foi et la proclamation des sociétés sans Dieu, l’homme doit prendre conscience que le monde n’est pas créé par lui et que lui aussi est créature. Il a reçu ce monde comme un don, tout comme les chrétiens ont reçu le don de l’Esprit-Saint pour vivre dans ce monde comme le sel de la terre et la lumière du monde (Mt 5, 13-16). Voilà pourquoi, tout chrétien doit croire que « le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, lumière et forces pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation. » (GS 10, § 2).

Le combat contre le Coronavirus est réel et mobilise toutes les forces mondiales. Ce virus ne fait pas de distinction de continent, de religion, de classe sociale, de famille politique ou de tranche d’âge (même s’il s’attaque plus aux personnes les plus âgées et les plus vulnérables, il fait peur à tout le monde…) ou de couleur de peau. Il donne une leçon que ce monde appartient à Dieu et il est temps d’équilibrer notre action dans le monde comme le soulignaient déjà les Pères conciliaires : « En vérité, les déséquilibres qui travaillent le monde moderne sont liés à un déséquilibre plus fondamental qui prend racine dans le cœur même de l’homme… Néanmoins, le nombre croît de ceux qui, face à l’évolution présente du monde, se posent les questions les plus fondamentales ou les perçoivent avec une acuité nouvelle. Qu’est-ce que l’homme ? Que signifient la souffrance, le mal, la mort, qui subsistent malgré tant de progrès ? À quoi bon ces victoires payées d’un si grand prix ? Que peut apporter l’homme à la société ? Que peut-il en attendre ? Qu’adviendra-t-il après cette vie ? » (GS 10, § 1).

Ces nombreuses questions que se sont posées les Pères du Concile Vatican II peuvent nous aider à faire un examen de conscience pour notre monde d’aujourd’hui et notre propre relation avec le Seigneur. Que doit-on faire ou que fait-on déjà, en tant que sel de la terre et lumière du monde, pour attirer le monde vers le Christ ?

En tant que disciples missionnaires du Pôle Missionnaire du pays de Nay, nous avons l’impérieuse mission de nous lever pour lutter contre le péché. Ici, le véritable péché à combattre est celui qui consiste à refuser « souvent de reconnaître Dieu comme son principe » (GS 13, § 1). Celui qui pense à l’harmonie du monde sans Dieu, ne pense qu’à lui-même, puisque même s’il pense que c’est pour le bien de l’homme, il ramène tout à lui. Par contre, celui qui pense à l’harmonie du monde en pensant Dieu se fait juste un intendant à qui Dieu confie une mine * dans le seul but qu’il la fasse fructifier (Lc 19, 11-27).

Abbé Marc MATONDO - Presbytère de Nay

Notes :

GS : Constitution pastorale « Gaudium et spes » (Les joies et les espoirs) sur ‘l’Eglise dans le monde de ce temps’ (1965), du Concile Vatican II
* : du temps de Jésus, une mine est l’équivalent d’une pièce d’or. Le sens de la parabole donne à comprendre que les dons que Dieu nous fait, sont à faire fructifier.

lundi 23 mars 2020

« Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Jn 4,48


La guérison du fils du fonctionnaire royal
Texte de l'Évangile du jour à lire avant de poursuivre...

Dans l’évangile de ce jour, l’Eglise nous donne à méditer le comportement d’un fonctionnaire royal, et plus que le comportement c’est la foi de cet homme dans les Paroles du Christ que nous devons imiter.

Nous sommes tous là, bien souvent, à attendre un signe, nous attendons que Jésus intervienne dans nos vies, de manière spectaculaire afin de ne pas prendre de risque dans notre foi, ni même dans notre vie. Il nous arrive parfois d’entendre que si Dieu existe il n’a que à se montrer et ainsi nous n’aurons pas de difficulté à croire. Mais les contemporains de Jésus nous montrent qu’il ne suffit pas de voir pour croire.

Jésus s’agace presque de ce besoin de signe qui conditionne notre foi : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Jésus n’est pas là pour nous donner des signes, il n’est pas venu faire des prodiges, il est venu pour que nous croyions en sa Parole. Les signes et les prodiges ne viennent que dans un deuxième temps. Jésus est le Verbe de Dieu, et c’est par sa Parole qu’il agit. Il y a plus de puissance dans ses Paroles que dans ses actes, et ces derniers ne sont là que pour affirmer les premiers. Ainsi plus que regarder ce que Jésus fait, nous devons l’écouter, lui, le Verbe de Dieu. Ne cherchons pas Jésus pour ce qu’il pourrait faire, mais pour ce qu’il a à nous dire. Ne mettons pas notre foi dans les actes de Jésus, car les actes de Jésus se mettent dans notre foi : « Va, ta foi t’a sauvé ».

Ces jours de confinement ne doivent pas nous éloigner de Dieu en nous écartant de l’église et de nos communautés paroissiales, mais ils doivent nous permettre de nous plonger dans cette Parole. Profitons du temps qui nous est donné pour ouvrir notre Bible, le Seigneur nous y attend.

Jésus nous montre dans ce passage de Jean, la puissance de sa Parole. En effet, Jésus agit par sa parole. Il n’a pas besoin de se déplacer jusqu’à Capharnaüm pour agir sur le malade. Jésus n’a pas besoin d’être vu et nous n’avons pas besoin de voir pour que la puissance de Dieu agisse. Seule la foi est nécessaire. Ainsi le fonctionnaire royal a cru dans la parole de Jésus. Il n’a donc pas insisté pour que Jésus vienne chez lui, non, il savait que la parole de Jésus suffisait. L’homme avait foi dans la Parole de Jésus et c’est dans cette foi que Jésus a agi.

Par deux fois il nous est dit que l’homme crut. La seconde comme pour appuyer la première, le fonctionnaire royal a eu le temps de constater le miracle et il a remarqué la coïncidence de l’heure de la guérison avec l’heure de la parole de Jésus. C’est donc une foi raisonnable à laquelle arrive l’homme, ce qui provoquera la conversion de tous les gens de sa maison. Parce qu’il a cru, il a vu et en ayant vu, il crut. La Parole agit dans les cœurs qui écoutent.

Dieu nous parle encore aujourd’hui est-ce que nous prenons le temps de l’écouter ? Si certains pouvaient trouver comme parade le manque de temps, il semble que ce problème soit résolu pour la plupart d’entre nous. Si nous ne trouvions pas le temps, le temps nous a trouvé. Le temps nous est donné, ouvrons nos cœurs et écoutons la Parole de Dieu.

Abbé Vianney ARNAULD

dimanche 22 mars 2020

« Je suis la lumière du monde » Jn 9,5

Dimanche ! C’est le jour du Seigneur, le jour de la Résurrection. Le Carême est tout entier tourné vers la fête de Pâques. Bientôt, nous fêterons la victoire de la vie de Dieu plus forte que la mort. En route vers Pâques, nous vivons un Carême marqué par l’épidémie de coronavirus, avec tous les soucis, toutes les inquiétudes et les épreuves de notre quotidien. Dans cette réalité, le Seigneur Jésus m’appelle à lui consacrer un peu de temps. Du fait de l’impossibilité de se rassembler pour participer à la messe en raison des contraintes du confinement, à quel moment de ma journée vais-je prendre un ‘temps pour Dieu’ ? Pour certains, ce sera ce matin, à l’heure de la messe à la télé ou sur un site internet, ou bien en l’écoutant à la radio : les possibilités sont devenues encore plus nombreuses ces jours-ci ! Pour d’autres, ce sera un moment calme de ce dimanche qui sera donc consacré à la prière. Même en étant seul chez soi dans ce moment-là, on peut toujours s’unir par la pensée et par le cœur à tous ceux qui en Eglise vivent d’une manière ou d’une autre un semblable ‘temps pour Dieu’. Voici une proposition pour le vivre, en écoutant la Parole de Dieu, et en vivant la communion spirituelle.

Premier temps : l’écoute de la Parole de Dieu. En lisant avec attention et dans un climat de prière la Parole de Dieu, je prends le temps de m’arrêter ici ou là et de laisser résonner cette parole en moi pour la laisser toucher mon cœur. A la fin de chacune des lectures, je peux m’adresser en toute simplicité et avec confiance au Seigneur, en le remerciant de me garder à l’écoute de sa Parole, en lui disant ce que j’ai compris de ce texte... Je lui fais part aussi de mes préoccupations, de mes demandes…

Lectures de la Parole de Dieu de ce dimanche 22 mars 2020

Deuxième temps : vivre la communion spirituelle. Du fait de l’impossibilité de se rassembler pour la messe et de communier, il nous est donné de vivre ce que l’on peut appeler un ‘jeûne eucharistique’. Et si cette situation était une opportunité pour découvrir et approfondir l’expérience de la ‘communion spirituelle’ ? Pour vivre cela, vous pouvez vous aider du document suivant :

‘Vivre la communion spirituelle’

Comme l’écoute priante de la Parole de Dieu, la ‘communion spirituelle’ est véritablement une expérience de la rencontre avec le Christ. Demandons au Seigneur qui a guéri l’aveugle de naissance qu’il ouvre notre cœur toujours plus profondément à la lumière de la foi, et à son amour. En ces temps difficiles, que le Seigneur nous unisse par la prière et par la communion spirituelle.

De la part de toute l’équipe des prêtres au service des paroisses en Pays de Nay, je vous assure de notre prière fidèle pour vous et à vos intentions, tout particulièrement en célébrant quotidiennement la messe. A la demande des autorités civiles et ecclésiales, chacun de nous est tenu de célébrer seul la messe. Dans cette situation si inhabituelle, nous vous invitons tout particulièrement à rester unis dans la prière. Ce dimanche à 17 h 00, nous prierons le chapelet des mystères douloureux : voir l’annonce du cadre bleu, en marge de texte. Invitez largement autour de vous !

Abbé Dominique Nalis,
Curé des paroisses en Pays de Nay

samedi 21 mars 2020

Communion des saints

Chers amis de nos paroisses,

Habituellement nous nous rencontrons physiquement, dans nos églises, dans nos rues, dans nos salles paroissiales... Nous formons l’Eglise et nous le voyons. Ce temps exceptionnel de confinement nous fait vivre une nouvelle expérience de l’Eglise. Chacun chez soi, nous ne pouvons plus nous rassembler ou nous réunir, mais pour autant nous demeurons l’Eglise. Les liens ne sont plus visibles, mais pourtant bien réels. Cette épreuve nous aide à redécouvrir la dimension invisible de l’Eglise, qui n’est pas opposée à l’aspect visible, comme le dit le Concile Vatican II : « l’assemblée discernable aux yeux et la communauté spirituelle, l’Eglise terrestre et l’Eglise enrichie des biens célestes ne doivent pas être considérées comme deux choses, elles constituent au contraire une seule réalité complexe, faite d’un double élément humain et divin » (Constitution Lumen Gentium §8).

Même si nous ne nous voyons pas, nous sommes toujours les membres de l’Eglise, nous continuons de former le Corps du Christ et à vivre de sa Vie. Un autre nom désigne ce que nous vivons : la communion des saints. Dans le Credo, nous disons : « je crois à la Sainte Eglise Catholique, à la communion des saints ». C’est une manière de définir l’Eglise à partir de notre plus grande richesse : la communion des hommes et des femmes qui sont unis dans la sainteté que Dieu nous donne.

La source de la communion, c’est donc Dieu, et en particulier le Fils qui est la tête du Corps de l’Eglise. Les moyens qui nous donnent cette communion, ce sont essentiellement les sacrements. Mais même si nous ne pouvons participer visiblement aux célébrations des sacrements, on peut y participer spirituellement, invisiblement, dans la communion des saints, en union avec toutes les messes qui continuent d’être célébrées. Les torrents de grâce qui jaillissent de chaque messe vous atteignent certainement, même à distance ! à condition quand même de brancher l’antenne pour capter tous ces trésors : l’antenne de la foi et de la prière.

Un autre aspect de la communion des saints, c’est la communication de l’amour. Nous croyons qu’un simple acte d’amour, même le plus caché, peut avoir un effet sur l’ensemble de l’Eglise. Comme ce qui constitue l’Eglise, c’est la charité qui nous unit, le moindre acte d’amour accompli en union avec Jésus contribue à construire et faire grandir l’Eglise. Par exemple : si je fais ma vaisselle chez moi, caché et confiné dans ma cuisine, mais avec beaucoup d’amour, alors cet acte peut avoir un effet sur une personne mourante au moment de remettre sa vie à Dieu. Ou bien mon geste d’amour pourra donner force à une infirmière découragée… Nous ne verrons qu’au Ciel tous les échanges cachés d’amour et de grâce qui nous auront permis de grandir ensemble. Pour l’heure, il nous suffit d’y croire et d’agir en conséquence.

Finissons avec cette citation de Saint Josemaria : « Vivez avec une intensité particulière la communion des saints, et chacun sentira, à l’heure de la lutte intérieure, aussi bien qu’à l’heure du travail professionnel, la joie et la force de ne pas être seul. »

Bon courage, dans la communion des saints !

Abbé Louis-Léopold FRÉCON

vendredi 20 mars 2020

Chemin de croix, à Jérusalem

Jérusalem…
Je suis dans le Jardin des Oliviers (Mt 26,30).
Il y reste quelques oliviers millénaires aussi tortueux que le chemin que je vais suivre pour accompagner Jésus dans sa Passion.

A ma droite, l’Église Dominus-flevit, où Jésus, voyant Jérusalem, pleura sur elle (Lc 19,41).

A ma gauche, l’Église de Toutes-les-Nations enveloppant le rocher qui recueillit la sueur de sang de Jésus, agonisant à Gethsémani (Mt 26,36).

Je descends vers le fond du vallon du Cédron, verdoyant, et remonte vers les remparts de la vieille ville de Jérusalem à travers les terrasses d’oliviers (Mt 26,57).

J’atteins l’Église Saint-Pierre en Gallicante, là où se situait la Palais de Caïphe. Pierre y pleura amèrement son reniement (Mt 26,75)

et Jésus y fut descendu dans la citerne pour la nuit (Ps 87).

Enfin, par l’escalier d’Hadrien, je rejoins la porte Saint-Etienne et le prétoire (Mt 27,1-26).

Puis je me joins à la foule des pénitents sur la Via dolorosa pour le chemin de croix.
C’est la sixième heure (Jn 19,14) …








Thierry (diacre permanent en Pays de Nay) & Denise MATEILLE 

Ci-dessous suivez en vidéo les 14 stations du Chemin de croix réalisé à Jérusalem, méditations du Fr. Francesco Patton, ofm - Custode de Terre Sainte :
























Dimanche 22 mars 2020, 17h00
Prière chez soi du chapelet des mystères douloureux,
pour demander au Seigneur, par l’intercession de Notre-Dame de Piétat,
la grâce d’être délivrés de l’épidémie de coronavirus
Le rendez-vous de tous les prochains dimanches à 17h00,
à vivre en communion de prière :
Invitez largement autour de vous !

Invitez largement autour de vous !






















Dimanche 22 mars 2020, 17h00
Prière chez soi du chapelet des mystères douloureux,
pour demander au Seigneur, par l’intercession de Notre-Dame de Piétat,
la grâce d’être délivrés de l’épidémie de coronavirus
Le rendez-vous de tous les prochains dimanches à 17h00,
à vivre en communion de prière :
Invitez largement autour de vous !



jeudi 19 mars 2020

Un nouveau message chaque jour !

Notre Dame de Piétat
Ce dimanche 15 mars 2020 en France, les messes paroissiales ont été reportées du fait de l’épidémie de coronavirus. De 17h00 à 18h00 ce jour-là, le sanctuaire Notre-Dame de Piétat ouvrait exceptionnellement ses portes, en dehors de la saison d’accueil, afin de permettre à ceux qui le voulaient de venir prier pour contribuer à la lutte contre l’épidémie, soutenir les personnes malades ainsi que le personnel soignant. En effet, au cours des siècles passés, Notre-Dame de Piétat était invoquée lorsque les gens des villages alentour étaient victimes d’épidémies et autres fléaux. Pendant une heure de prière personnelle en silence, une quinzaine de personnes sont venues demander à Notre-Dame de Piétat son intercession.

Initialement, cette première heure d’ouverture du sanctuaire le dimanche à 17h00 devait durer jusqu’au début de la saison d’accueil, début mai. Les consignes actuelles de confinement chez soi nous amènent à y renoncer. Pour autant, je vous invite à donner une suite à cette simple heure de prière à Notre-Dame de Piétat en continuant chez soi le dimanche à 17h00, en communion spirituelle les uns avec les autres. Les documents qui accompagnent ce message sont à votre disposition pour accompagner votre prière.

En ce temps d’épreuve, la naissance de ce site internet des paroisses en Pays de Nay vise à soutenir la vie pastorale de nos communautés. Pour notre équipe de prêtres et diacres, il est comme un relais pour vous accompagner, paroissiens et autres habitants de nos villages, au moyen d’un nouveau message chaque jour, tout au long de ce Carême. Bien entendu, ce site poursuivra son service après Pâques, en lien avec celui de notre doyenné, pour faire connaître les initiatives pastorales des paroisses de notre pôle missionnaire du Pays de Nay : Saint-Michel Garicoïts du Lagoin – Coarraze, Notre-Dame du Piémont – Asson, Sainte-Marie de Batbielle – Bordes, et Piétat l’Arribère – Nay. En marge de ce texte, vous pouvez déjà repérer les liens ‘cliquables’ correspondants.

Suivez-nous donc tous les jours prochains ! Nous vous proposerons des informations, prières, photos, vidéos… pour nourrir votre vie spirituelle et la garder en forme en ces jours d’épreuve pour notre pays, et de nombreux autres aussi. Au premier jour de ce site du pôle missionnaire du Pays de Nay, qui est fête de la Saint-Joseph, vous pourrez prendre connaissance notamment de la Lettre aux diocésains de notre évêque, ainsi que de l’invitation des évêques de France à célébrer la fête de l’Annonciation, ce 25 mars. Ce site reste en construction pendant les semaines à venir. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques au moyen d’un petit mot par courrier électronique !

En ces jours d’épreuve, l’équipe des prêtres et diacres vous assure de sa fervente prière à vos intentions.

Abbé Dominique Nalis
Curé des paroisses en Pays de Nay

Liens vers :