Écoute de la Parole de Dieu (Évangéliaire copte) |
Et si le temps de confinement était un temps favorable pour nous mettre davantage à l’écoute et au service de la Parole ? La vie chrétienne est une vie à la suite du Christ. En effet, Jésus, le maître par excellence, appelle à sa suite des hommes et des femmes, sans aucun mérite de leur part, à le suivre, et ainsi, à devenir ses disciples.
Le dictionnaire Larousse nous apprend que le disciple est une personne qui reçoit un enseignement et adhère à une doctrine. Dans le contexte qui est le nôtre, il s’agit d’une personne qui reçoit le Christ, Parole vivante de Dieu, et s’engage à le servir. En ce sens, nous sommes nous aussi disciples du Christ à l’image des premiers car, comme eux, vous avons entendu la parole du Christ et accepté de nous mettre au service de cette parole à travers tous les « oui depuis notre baptême ». Cependant, ce service de la parole, dans la pratique, s’avère vraiment difficile. C’est pourquoi nous proposons comme modèle, la Vierge Marie ; car elle fut « la première disciple » du Christ. Celle qui écoute et met en pratique sa parole.
La vie itinérante de la Vierge Marie est l’écho de sa liberté entière et totale, dans l’élan de son âme qui adhère à Dieu, depuis le « oui » de l’Annonciation jusqu’au Calvaire. Cette adhésion à la Parole de Dieu est d’une fermeté sans faille. Suivons ensemble les moments forts de sa vie :
• À l’Annonciation : Marie apprend, par l’ange Gabriel, qu’elle serait la mère d’un enfant qu’on appellerait Jésus, Fils du Très Haut. Ce fait lui paraît mystérieux car elle est vierge. L’ange la rassure et Marie répond : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1,35).
• Au temple de Jérusalem : Lorsque Jésus a 12 ans, il accompagne ses parents en pèlerinage à Jérusalem. La fête achevée, il reste dans la ville à l’insu de ses parents. Après trois jours de recherches, ceux-ci le retrouvent au temple assis au milieu des docteurs de la loi. Au reproche de sa mère : « mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Regarde, ton père et moi, nous te cherchions pleins d’angoisse », Jésus rétorque : « pourquoi me cherchez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2, 41-50).
• Aux noces de Cana : Marie, et les invités avec elle, s’aperçoivent que le vin manque. Elle attire donc l’attention de son Fils sur ce fait. Celui-ci lui répond que son heure n’est pas encore arrivée. Encore une fois, Marie se plie à la parole de son Fils : « tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2,5).
• Pendant la vie publique de Jésus : Après le signe de Cana qui inaugure la vie publique du Christ son fils, Marie retrouve sa maison à Nazareth. Encore une fois, elle manifeste une vie profondément soumise à Dieu et à sa parole, supporte dans un silence méditatif, les commentaires ironiques à l’égard de Jésus.
• Près de la croix : Là, se tenait Marie, la mère de Jésus, et sa sœur. Jésus, voyant sa mère et tout près le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme voici ton Fils ». Puis il dit au disciple : « voici ta mère » (Jn 19, 25-27). Marie, par cette ultime parole de Jésus en croix, accepte d’être la mère de la multitude.
Au terme, Marie a donné des preuves de sa fidélité au Christ, son Fils et Maître, et à sa parole. Toute sa vie Marie a été non seulement la Mère, mais aussi la servante du Christ, pour l’aimer et le servir indéfiniment. Elle fait ainsi preuve d’une grande et profonde humilité, une humilité qui répond à la hauteur de sa dignité. En effet, elle a appris aux discours, enseignements et exemples de son Fils que l’on doit s’abaisser autant que l’on est élevé. Ainsi, étant la plus haute en dignité parmi les créatures, elle devient la plus humble dans ses actes. Elle s’abaisse pour honorer son divin Fils, Lui qui s’est aussi abaissé pour honorer son Père.
Que Marie nous aide à être comme elle des disciples qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique.
Abbé Sylvain Dansou, scj
Presbytère d’Asson
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