vendredi 17 avril 2020

Qui es-tu ?

Plage à Tibériade
« Jetez le filet … ». « Venez manger ». N’avons-nous pas déjà entendu ces invitations de Jésus avant qu’il ne meure et ressuscite ? N’avons-nous pas déjà entendu parler d’une pêche miraculeuse (Lc5, 4-7) ? De pains et de poissons, de repas (Jn6, 9-11) ?

Les chefs du peuple, les anciens et les scribes n’ont cru ni en la personne de Jésus Fils de Dieu, ni en ses œuvres : « Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire. Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père » (Jn10, 37-38). Même après sa résurrection, ils ne cherchent ni à le voir (cf. l’article « Voici ce que vous direz », du lundi 13 avril), ni à reconnaître les œuvres accomplies en son Nom (1ère lecture du jour, Ac4, 7).

Alors pourquoi Jésus ressuscité refait avec ses apôtres ce qu’il a déjà fait auparavant ? En répétant la pêche miraculeuse, en renouvelant son invitation à manger pains et poissons, Jésus ressuscité les fait sortir de leur torpeur et ranime leur foi.

Mais pas la même qu’auparavant. Non, parce qu’il y a eu, entre temps, une mort et une résurrection. Il y a un avant et un après. Ils expérimentent la foi donnée par un Jésus qu’ils ne connaissaient pas bien encore : « Qui es-tu ? » (Jn21, 12) lui demandent-ils, alors qu’ils ont partagé sa vie durant trois ans ! Ils avaient cru aux œuvres d’un thaumaturge, ils sont maintenant face au Fils de Dieu. Ils découvrent une nouvelle conversion, une « nouvelle foi », une nouvelle vie qui va les faire accéder aux réalités du Royaume de Dieu. Une foi ressuscitée qui va leur permettre de réaliser des guérisons en son nom (Ac4, 10). 

À chaque résurrection, pendant chaque Temps pascal, Jésus ressuscité nous ouvre à cette « nouvelle foi ». Ce n'est plus celle de nos rites et de nos certitudes, mais celle qu’il nous a promise : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn20, 29). Celle qui « nous permet de croire pour comprendre, et non pas de comprendre pour croire » (St Augustin).

En toute humilité, en toute vérité, osons, dans le fond de notre âme, un nouveau cœur à cœur avec Jésus ressuscité. En cette période de tribulations, de tempête sur la mer, desquelles lui seul peut nous sauver, osons renouveler notre foi en lui posant la question : « Qui es-tu ? ». Écoutons bien sa réponse … !

Thierry Mateille
Diacre permanent

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