Vers Emmaüs... |
Bien chers frères et sœurs,
Pâques n’existe pas en dehors de ce que nous vivons. En ces jours, nous ne pouvons pas nous rassembler dans les églises. À cause de la pandémie du coronavirus, chacun est invité à rester chez lui. Oui cette année, carême et Pâques se sont célébrés presque églises fermées et chrétiens confinés. Si c’est un échec, cela ne peut pas être un échec de Dieu, car Dieu a déjà joué sa part, et sa résurrection, célébrée ou pas, demeure éternelle. Cependant, et nous qui espérions la fin de cette pandémie, de ce confinement pour repartir du Christ ressuscité.
L’Évangile de ce jour avec l’épisode des disciples d’Emmaüs montre les différentes conversions que le Christ ressuscité opère dans le cœur de ses disciples : conversion de la tristesse en joie, conversion de l’obscurité vers la lumière de la foi et aussi conversion à la vie communautaire. Ce sont bien des conversions très positives. Les deux disciples dont parle l’Évangile sont dans la tristesse, le désespoir et s’éloignent de la communauté. Nous sommes aussi dans cet état de tristesse, de désespoir, et le confinement a priori nous a éloigné de nos communautés paroissiales. Le confinement nous a éloigné les uns des autres. Les disciples quittent Jérusalem et se dirigent vers Emmaüs, un petit village sans importance. Nous quittons nos assemblées pour nous retrouver confinés dans nos presbytères, dans nos maisons. Les disciples discutent entre eux de tout ce qui est advenu et sont dans une grande tristesse car cela ne correspond pas à ce qu’ils attendaient. Nous aussi discutons à longueur de journée de ce virus qui bouleverse notre quotidien et laisse sur son chemin tristesse et désolation. Ils disent : « Nous espérions. » Cet « espérions », au passé, est une confession de désespoir, ils pourraient tout aussi bien dire : « Maintenant nous n’espérons plus ». Nous aussi, nous espérions la fin… C’est là que Jésus les rejoint comme il nous rejoint aujourd’hui.
Le Christ ressuscité cheminant avec ses disciples nous apporte l’assurance que la Vie sera toujours la Vie, que l’affliction de la maladie, la tristesse des départs, y compris dans des circonstances douloureuses parce que nous ne pouvons pas accompagner nos morts, l’angoisse de la mort elle-même, ne sont qu’ombres passagères. Le Ressuscité chemine avec nous. Sachons profiter de ces moments difficiles mais aussi propices et féconds pour envisager autrement la suite.
Que la résurrection du Christ ravive notre espérance en la victoire du bien sur le mal, de la vie sur la mort, de Jésus sur Satan. Reste avec nous Seigneur Jésus !
Abbé Sylvain Dansou, scj
Presbytère d’Asson
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