jeudi 30 avril 2020

Le bonheur de croire

"Moi je suis le pain vivant qui est descendu du ciel"
Nous avons l’habitude de lire chaque jour les textes de la Parole de Dieu de la Messe (dans « Prions en Église » par ex.). Ainsi dans la 1ère lecture (Ac 8, 26-46), nous connaissons l’épisode où l’Apôtre Philippe rejoint sur la route un haut fonctionnaire de la reine d’Éthiopie. Ce dernier lisait un passage du Prophète Isaïe dont il ne percevait pas le sens. Philippe le lui explique et le conduit à la foi et au baptême : « Il poursuit sa route tout joyeux » (Ac 8, 19).

Ce récit m’a ramené en mémoire quelques évènements vécus il y a une cinquantaine d’années, alors que, pendant quelques années, je participais en Côte d’Ivoire, avec des Prêtres de la Société des Missions Africaines (SMA), à l’implantation de l’Église au centre-est du pays.

Un jour, un homme se présente : « Père, viens nous voir au campement (village en forêt). Je suis catéchiste voltaïque (aujourd’hui burkinabé), nous avons bâti une église (en bois couverte de tôles), nous sommes 60 chrétiens et nous avons des catéchumènes prêts à être baptisés ». Quelle nouvelle ! Voilà des hommes qui ont quitté leur pays avec leurs familles pour travailler dans des plantations de caféiers et qui ont fait naître une communauté de chrétiens au milieu d’ouvriers animistes et musulmans. Ils font maintenant appel au Prêtre pour être reliés aux autres chrétiens, pour faire Église.

Un jeune homme ivoirien : « Père, je veux devenir chrétien. Il y a dans le village un chrétien. Il est heureux. Je veux vivre comme lui. Je veux devenir chrétien. »

La longueur du confinement oblige chacun à se poser des questions sur la santé, la famille, le travail, les études, les loisirs, la vie en retraite, en somme sur le sens de l’existence, et même peut-être, dans sa dimension spirituelle.

Nous, chrétiens, nous avons le bonheur d’être baptisés, de nous savoir aimés et envoyés par le Seigneur comme témoins de sa Bonne Nouvelle. Pourquoi, devant notre monde troublé, devant l’inquiétude de nos contemporains, pourquoi l’Église ne pourrait-elle pas poser question… l’Église c’est-à-dire les chrétiens… et si nous avions les vraies réponses…

Si nous avions davantage conscience, quel que soit notre âge, que chacun est une pierre vivante de l’Église, de l’Église d’aujourd’hui, l’Église de Jésus, chargé d’ « annoncer la Bonne Nouvelle à toutes créatures », et que, même dans notre petit coin du Béarn, des jeunes églises d’Afrique nous envoient des jeunes prêtres pour nous aider… « Amen, amen, je vous le dis ; celui qui croît en Moi à la Vie Éternelle » (Évangile du jour Jn 6, 47).

Abbé André Cazenave
Presbytère de Bordes

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