… parce qu’ils n’avaient pas cru…

L’Évangile d’aujourd’hui nous décrit la dureté de cœur des apôtres, bien lents à croire à l’œuvre de Dieu. « Ils regardent sans regarder, ils écoutent sans écouter ni comprendre », disait déjà Jésus à ses disciples au cours de sa vie publique.

Prions Dieu de ne pas être de cette espèce d’hommes qui nient les signes envoyés par Dieu. Il se sert parfois des malheurs pour nous avertir et nous corriger. Il ne fait pas le mal mais le permet, comme conséquence du péché, pour nous appeler à nous convertir. Les épreuves sont là pour nous faire lever les yeux vers le Ciel et attendre le salut de notre Créateur et Sauveur.

A l’heure où l’on nous parle du monde d’après et du jour nouveau, on nous promet que plus rien ne sera comme avant. Et pourtant, il semble que notre monde continue dans les mêmes ornières : l’autre jour, le ministre des Solidarités et de la Santé a signalé « une réduction inquiétante du recours à l'IVG ». Le ministre a précisé « qu'il est hors de question que l'épidémie de Covid-19 restreigne le droit à l'IVG dans notre pays ». Comment peut-on « s’inquiéter » d’une réduction des avortements ? Le nombre élevé d’enfants à naitre tués est-il un objectif ? A l’heure où l’on se bat pour sauver tant de vies humaines, la vie naissante est-elle encore considérée comme une maladie à éradiquer ? 

Et comment se fait-il que le chef de l’Etat ait été incapable de souhaiter une bonne fête de Pâques à ses concitoyens, alors qu’il sait très bien que beaucoup d’entre eux n’ont pas pu célébrer cette fête si importante ?

Ne nous y trompons pas, le monde d’après ne sera un jour ensoleillé et paisible qu’à condition de rompre avec les principes pervertis qui rongent notre société depuis trop longtemps : domination désordonnée de la nature et de la vie, rejet de Dieu de la sphère publique, offenses à la loi naturelle, négation du spirituel, enfermement dans le matérialisme et la consommation…

A nous, chrétiens, de jouer notre rôle de grain de sable dans cet engrenage destructeur, en témoignant comme Pierre face aux puissants qui le menacent : « est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? A vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu ».

Abbé Louis-Léopold Frécon

Presbytère de Coarraze