Aspersion des fidèles |
« Frères, que devons-nous faire ? » Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. » (Ac 2, 37-38)
La nuit de Pâques, la liturgie prévoit la bénédiction de l’eau pour les futurs baptisés, mais aussi en vue de l’aspersion pour la purification et nous rappeler notre propre baptême.
Quel sens, les évangélistes donnent-ils à l’eau et au baptême ?
Jésus descend dans les flots du Jourdain et y remonte. Ce processus est très significatif et représente « le flot qui anéantit et détruit1». Les auteurs sacrés font référence à la conception antique de l’océan qui menace en permanence la terre et le cosmos et par conséquent « capable d’ensevelir toute vie2 ».
Cependant, la présence de l’eau n’inspire pas que pessimisme. Elle symbolise aussi la vie à l’image des grands fleuves (le Nil, l’Euphrate, le Tigre) dont dépendent les habitants. Le Jourdain a aussi le statut d’être la « source de vie de sa région jusqu’à aujourd’hui3 ». La descente et la remontée de Jésus dans les eaux du Jourdain symbolise la purification et la libération de l’homme de la boue du passé, un passé qui « pèse sur sa vie et qui la défigure4 ». Pour Benoît XVI, « il s’agit d’un nouveau commencement, à savoir d’une mort et d’une résurrection5 ». Ce double mouvement du Christ est une anticipation de la croix et de la résurrection qu’on peut assimiler à « l’élément de mort et de vivification6 ».
Dans le mouvement de « descente » et de « remontée » dans les eaux du Jourdain, Jésus anticipe l’humiliation de la croix qui annonce la résurrection, mais aussi le chemin à suivre pour les chrétiens : Le Christ « ne veut rien imposer aux siens qu’il n’aurait pas traversé lui-même7». Dans le Jourdain, le Christ traverse la mort comme le peuple d’Israël a traversé la Mer Rouge à pieds secs grâce à l’Esprit Saint. Jésus aussi au moment de son baptême, une voix se faisait entendre, reçoit la plénitude de l’Esprit Saint. Ainsi, Jésus devient celui qui baptise dans l’eau et l’Esprit Saint.
À cause du confinement, les fidèles Laïcs n’ont pas été aspergés, pour leur rappeler leur propre baptême, c’est-à-dire, leur mort-résurrection. Cependant, si nous avons de l’eau bénite, nous pouvons nous purifier avec, tout en récitant le Sub tuum que Mgr Marc Aillet nous a recommandé afin que la Vierge Marie, la Mère du Ressuscité puisse nous sortir du tombeau du Covid-19 !
Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité Alléluia ! Joyeuse Pâques !
Abbé Marc Matondo
Presbytère de Nay
1 Pape Benoît XVI, Jésus de Nazareth, du Baptême dans le Jourdain à la transfiguration.
2 ibid.
3 ibid.
4 ibid.
5 ibid.
6 H. U. von Balthasar, Lumière de la Parole, Commentaire des lectures dominicales, Année C.
7 ibid.
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