L'Annonciation, mosaïque de la Basilique du Rosaire, Lourdes |
Nous vivons en ce
moment une période cruciale, où le mystère pascal de souffrance, mort et résurrection
prend tout son sens avec la pandémie du coronavirus. C’est dans ce moment que
nous célébrons le mystère de l’Annonciation. La fête de l'Annonciation de la Vierge commémore le jour où l'ange
Gabriel, messager de Dieu, se présenta à Marie pour lui annoncer qu'elle
donnerait naissance à un fils nommé Jésus, qui serait un enfant divin. Marie
est la femme qui se laisse travailler par Dieu et prendre sous son ombre, pour
accéder à l’éclat d’une lumière nouvelle à travers les chemins obscurs de la
foi. Ne sommes-nous pas aujourd’hui sur ces chemins obscurs de la foi ? C’est
que Dieu lui-même est en chemin avec nous. Il n’a pas peur, pour cela de se
vider de lui-même, et il nous invite à entrer à notre tour dans ce mouvement de
l’amour qui se risque dans la nuit. Nous voulons comprendre ce qui se passe…Que
voulons-nous comprendre ? Pourquoi voulons-nous comprendre ? Oui,
Dieu apparaît déconcertant.
« Je désire de tout mon être
qu’il arrive pour moi selon ta Parole », voici ce qui est à accueillir
dans la foi et l’espérance. Au moment où Marie prononce cette phrase : « Voici
la servante du Seigneur », l’histoire du monde bascule. L’ange s’éloigne
d’elle, laissant place à cet infiniment plus grand que lui... qui est le
tout-petit conçu dans son sein. Que veut-nous dire Marie en ce jour de
l’Annonciation et en ces moments de désert, de confinement non choisi, bien que
nous soyons en temps de Carême ? Veut-elle nous entendre dire « je suis la
servante du Seigneur » alors qu’on aimerait diriger notre vie mais que
l’imprévu de cette pandémie nous en empêche ? Veut-elle nous rappeler que nous
sommes bien des créatures ? La Vierge Marie elle-même, tout en étant, de
toutes les créatures, celle qui est la plus proche de Dieu, a marché jour après
jour comme dans un pèlerinage de foi, conservant et méditant sans cesse dans
son cœur la Parole que Dieu lui adressait, aussi bien à travers les Saintes Ecritures
qu’a travers les événements de la vie de son Fils, dans lesquels elle
reconnaissait et accueillait la voix mystérieuse du Seigneur.
Tels sont alors le don et l’engagement
de chacun de nous : écouter le Christ, comme Marie. L’écouter, à travers sa
Parole conservée dans les Saintes Ecritures. Le confinement nous donne un peu
plus de temps. L’écouter dans les événements de notre vie, de notre humanité,
en cherchant à y lire les messages de la Providence. Enfin, l’écouter dans nos
frères et sœurs, en particulier dans les petits et les pauvres, dans lesquels
Jésus lui-même demande notre amour concret. Ecouter le Christ et obéir à sa
voix : telle est la voix maîtresse, l’unique, qui conduit à la plénitude
de la joie et de l’amour.
Si l’Ecce
ancilla, (voici la servante) dit la disponibilité de la Mère, l’Ecce venio,
(me voici) dit, celle du Fils. Saint Michel Garicoïts complétait très souvent l'Ecce venio de Jésus par l'Ecce
ancilla de sa Mère. Ce n'est pas selon
lui, un prolongement, c'est plutôt
la consonance parfaite de deux âmes, si semblables qu'elles réagissent pareillement aux avances divines, avec plus de force dans le Fils, avec une
douce modestie dans la Vierge. Depuis l'Incarnation, leurs deux cœurs
n'en font qu'un, leurs deux vies s'entrelacent, brûlant du même amour, pratiquant les mêmes vertus, offerts
à la même immolation. Il n'est aucun saint dans l'Eglise qui
ait jamais songé à les séparer. Nous
comprenons à cet effet, l’invitation de notre Père Evêque Mgr Marc AILLET, qui nous
engage à renouveler en ce jour l’acte de consécration du diocèse de Bayonne,Lescar et Oloron, au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie. *
Oui, « Rien n’est impossible à Dieu » :
dernière parole de l’ange à Marie. En ce jour de l’Annonciation, prions Marie de nous aider
à garder confiance :
« Souvenez-vous, ô Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu
dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre
assistance, réclamé votre secours, ait été abandonné », disait Saint Bernard.
P. Sylvain
Dansou, scj
Communauté
Notre-Dame – Lestelle-Bétharram
* : voir l’annonce en marge, ci-contre
Article paru dans la presse locale ce 25 mars 2020 |
Un document d’archive des années 80 : l’actrice Madeleine Renaud (1900-1994) était ce jour-là invitée à une émission de télévision. Elle dit le poème « La Vierge à midi » de Paul Claudel (1868-1955), une magnifique louange à La Vierge Marie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire